8 février 2025

Instant Street – dEUS

dEUS : Instant Street (1999)

Ok, on peut parler des heures de cette chanson parfaite, de la mélancolie de ce texte ou de l’élégance des arrangements de cordes sur le refrain. Mais on le sait tous : Instant Street, c’est avant tout ce final, ce coda (?), qui a quelque chose de diabolique. Tous ceux qui ont eu le bonheur d’entendre ce titre en concert le savent : cette outro rend les gens littéralement dingos, ça hurle après les « all the same, all the same », et ça part pour 3min extatiques, de prises de risques harmoniques et de rythmes de plus en plus rapides et appuyés. On n’est pas assez calé pour expliquer ce qu’il y a de magique dans cette séquence, mais on ne donnerait pas cher de la peau d’un groupe qui ferait une cover de ce titre sans cette partie.

Avant Instant Street

C’est notre théorie : si cet album, The Ideal Crash, a été unanimement salué comme un chef d’oeuvre, c’est parce que beaucoup de gens ont réalisé qu’ils étaient passés à côté des opus précédents. A l’instar de Radiohead dont l’album Ok Computer a bénéficié de l’injuste (et relatif, soyons raisonnable) anonymat de l’incroyable The Bends, le public s’éprend de cet album après avoir eu l’impression d’avoir raté un truc avec In a Bar under the Sea (1996) et Worst case Scenario (1994), bourrés de merveilles qui avaient fait de dEUS dans les années 1990 les rois du rock belge (avant que Ghinzu ne vienne leur contester ce titre).

Après Instant Street

Difficile de savoir ce qu’il se passe au sein d’un groupe qui est s’est installé en Europe comme une valeur sûre, toujours est-il que Tom Barman fait un break le temps de faire un film, le groupe perd quelques membres et c’est donc autour du seul chanteur que va se construire Pocket Revolution, 6 ans plus tard, objectivement moins excitant que ses prédécesseurs, mais garni de merveilles telles que Nothing Really Ends, Bad Timing ou le titre éponyme, Pocket Revolution qui lui aussi contient un passage majestueux, une modulation épique le temps d’un pont après le second refrain qui rappelle à quel point ce groupe est au-dessus du lot. Depuis la formation s’est stabilisée est enchaine les albums qui peuvent s’appuyer sur le solide songwriting de Barman jusqu’en 2012. Puis plus rien, jusqu’à un retour en 2023 et un album, How to Replace It, qui devrait nous donner une occasion de revoir, encore, ce groupe merveilleux en live, et de péter un plomb après les « all the same, all the same » quand résonnera Instant Street pendant le rappel.

Dans le même genre (d’après Spotify)

  • Absynthe Minded (des Belges)
  • Zita Swoon (des Belges, avec un ancien membre de dEUS)
  • Admiral Freebee (un Belge, qui a fait la première partie de dEUS)
  • The Bony King of Nowhere (un Belge, il s’est pas foulé Spotify…)
  • Flip Kowlier (un Belge, comme c’est original)