On ne sait pas si tous les groupes doivent avoir un « album de la maturité », mais pour les Allemands de The Notwist, ce lumineux Shrink est celui là. L’album consomme la rupture avec les fans de la première heure mais part à la conquête du monde avec cette pop électro avec des (petits) morceaux de jazz dedans. Comme le fera plus tard Radiohead avec Kid A, The Notwist n’entend pas attendre que le rock soit complètement mort pour en sortir. Alors oui il y a des pets électroniques dignes de Kraftwerk, des boites à rythmes et des boucles en tout genre, mais le songwriting reste solide, à l’image de ce Chemicals qui resterait redoutable avec juste une guitare folk à l’accordage approximatif.
Avant Chemicals
On parlait des fans de la première heure, ceux des deux premiers opus, séduits par les riffs de bourrin et les cordes de basses martyrisées au médiator épais de The Notwist. The Notwist (1992) et Nook (1992) sont deux albums de punk sans compromis. Les fans ont dû certainement se mouiller la nuque avant de se plonger dans 12 (1995) et la contribution de Martin Gretchschmann, fraichement embauché comme responsable de l’électronique dans le groupe. Avec Shrink, le Rubicon est franchi, The Notwist n’est plus (vraiment) un groupe de rockeurs.
Après Chemicals
Quatre années vont passer avant la sortie du copieux Neon Golden, dans la même veine que son prédécesseur avec quelques titres particulièrement efficaces (Consequence aurait pu faire l’objet de cet article). De nouveau une pause, des projets personnels, du changement de line-up et un retour en 2008, avec l’album The Devil, You + Me, une musique de film en 2009 (Storm) et des projets plus expérimentaux comme cet étrange Messier Objects, définitivement du côté de l’électro.
Dans le même genre (d’après Spotify)
- Lali Puna
- The Robocop Kraus
- Slut
- PeterLicht
- Get Well Soon