Road rage – CATATONIA

Pourquoi est-ce que Road Rage est, au moment où on écrit ces lignes, le titre le plus populaire de Catatonia sur les plateformes d’écoute ? Peut-être parce qu’il arrive au moment où le groupe gallois est au sommet, parce qu’il profite de l’élan donné par le premier single de cet album Mulder and Scully, parce qu’il joue habilement sur des changements de tonalité qu’on pourrait qualifier de « complexes » mais qui trahissent plutôt un groupe qui compose un peu au pif… Peut-être aussi pour le délicieux « R » roulé dans le « road RRage » de Cerys Matthews. Mais c’est plus vraisemblablement parce que la chanson évoque un fait divers épouvantable dans lequel une jeune femme raconte que son fiancé a été victime d’une altercation routière, « road rage », avant qu’on découvre que c’est elle qui lui a mis 30 coups de couteau. Et ça les Anglais, apparemment, ils adorent.

Avant Road Rage

Un autre élément pour expliquer le succès de ces deux singles redoutables extraits d’un album qui n’a pas marqué l’Histoire, c’est aussi parce que le groupe s’était déjà fait un nom avec un 1er album qui a peiné à sortir. Le groupe a d’abord enchainé quelques singles plus efficaces les uns que les autres, une Black Session chez Lenoir qui met tout le monde d’accord (avec Bleed joué deux fois, parce que le groupe n’a plus de morceaux) et finalement ce LP, Way Beyond Blue, qui regorge de pépites. Le jour où on fera le classement de ce que nous a légué la brit-pop, il faudra parler de ce disque.

Après Road Rage

La fraicheur de Catatonia s’est étiolée en même temps que celle de la brit-pop et les disques suivants ont passé le millénaire avec des productions plus riches, plus propres, Equaly Cursed and Blessed (1999) s’ouvre sur d’exquises cordes « Jamesbondiennes » et Paper Scissor Stones (2001) relègue encore un peu plus loin les guitares. Ça reste très cool, d’autant que le n’importe quoi harmonique est toujours là (c’est bien la peine d’appeler un pianiste…), la voix de Cerys aussi, l’essentiel est là, suffisamment pour faire pas mal de déçus quand le groupe éteindra en 2002.

Juste à coté dans votre discothèque (selon Spotify)

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