Si les bacs de soldes ont bien un avantage, c’est qu’on peut dénicher des pépites à moindre prix. Lorsqu’on a aperçu le premier album de Soma, on a tout de suite associé le groupe au morceau des Strokes. Raté, puisque si le nom du groupe provient bien d’un titre, c’est en fait celui des Smashing Pumpkins dont les membres du groupe sont ferus. Certes, on s’est trompé pour la référence, mais pas pour l’achat de ce CD qui multiplie les (bonnes) surprises. On a affaire ici à un groupe français (avec l’accent du sud-est, puisque le quatuor vient d’Istres). La qualité est au rendez-vous comme l’attestent les titres Get Down, 20 Minutes, Electric City et bien évidemment ce The Backyard. Le son ne ressemble finalement pas aux Smashing, et c’est certainement mieux ainsi. Soma se bat avec ses armes, et réussit à sortir un album cohérent, ce qui n’est pas malheureusement pas légion chez nos compatriotes.
Avant The Backyard
Comme souvent, les membres du groupe se rencontrent au lycée, animés d’une même passion pour le rock anglo-saxon. C’est Lionnel Buzac, leader du groupe qui initie ce projet. Accompagné de Sébastien Claret, et rapidement rejoint par Thomas Bitoun et Thomas Fenouil, le groupe écume les scènes locales, se faisant remarquer pour leur sens de la mélodie, et grâce à un mélange réussi entre pop et rock plus péchu. Les tournées s’intensifient, donnant un statut plus professionnel au groupe, qui se donne enfin les moyens de percer avec la sortie d’un EP, puis d’un premier album en 2010. Avec Jewel and the Orchestra produit par Dave Sardy (véritable star des tables du mixage), Soma montre qu’on peut faire du rock à la française (certes, chanté quasiment en anglais), sans sortir les grosses guitares. Ce son un peu trop lisse a, au passage, pu freiner les rockeurs les plus fervents.
Après The Backyard
Grâce à la qualité de leur premier opus, Soma réussit à obtenir des critiques positives, confortées par des prestations scéniques de haute volée. Le groupe côtoie les grands noms de la scène française lors des festivals d’été. Buzac et sa bande enregistre ensuite rapidement un second album (en 2012). Et c’est cette fois-ci Tony Hoffer, autre ponte de la production, qui est aux manettes, renforçant l’impression d’un son plus pop. Les morceaux sont efficaces (une fois de plus) mais Soma ne parvient pas à véritablement briser le plafond de verre. Les titres sont-ils trop mélodieux pour les rockeurs ou trop rugueux pour les radios ? Mystère… Un titre comme Mourning Cain, petite pépite composée au piano, aurait peut être mérité un meilleur destin encore.. Malheureusement, le groupe disparaît en 2015. Si Lionnel Buzac est resté dans l’industrie musicale en devenant producteur, ses comparses, ont quant à eux, semble t’il, quitté les studios d’enregistrement.
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